« Youpi, l'école est sauvée ! » : c'est ce qu'annonce une grande banderole devant l'école à classe unique de la petite commune de Lachaux dans le Puy-de-Dôme. Les parents sont fiers de parler de l'action qu'ils ont menée ensemble avec l'instituteur, la population de tout le bourg et les élus, le maire de la commune et ceux des communes alentour, pour que l'école continue et, avec elle, la vie de la commune.

En effet ce bourg de 300 habitants ne compte plus qu'une seule classe de onze enfants de primaire et de grande section maternelle. Les directives gouvernementales de suppression de postes dans l'éducation se concrétisaient ici par la suppression de la classe unique à la rentrée prochaine. Les enfants de Lachaux auraient dû se rendre au chef-lieu de canton, Chateldon, ce qui aurait signifié prendre deux fois par jour une route qui compte plus de 110 virages de montagne. Outre le danger, les horaires et la vie des enfants s'en seraient trouvés dégradés.

Enfin, tout le monde comprenait qu'une fois l'école fermée, plus aucun jeune couple ne viendrait s'installer à Lachaux, alors que la population semblait vouloir augmenter ces dernières années.

Tout le monde dans la commune s'est donc mobilisé et l'école a été occupée depuis le 3 février, à l'annonce de la suppression de la classe unique. Tous ont prêté main forte pour informer les communes alentour, le département, où déjà de nombreuses classes uniques ont disparu. Les médias ont été informés et un reportage est paru aux infos de 13 heures sur TF1, les parents ayant amené dans le préau de l'école occupée quelques moutons et un âne pour signifier qu'« ils ne sont pas des moutons » et qu' « ils ne veulent pas que leurs enfants deviennent des ânes ». Une façon de revendiquer le droit élémentaire de tous à l'éducation, comme le scandent les enseignants dans leurs manifestations contre les suppressions de postes : « Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation. »

Est-ce la proximité des élections ? Il n'a pas fallu longtemps pour que l'inspecteur d'académie, accompagné de l'inspecteur de Thiers, vienne rendre visite à l'école occupée de Lachaux. Promesse a été faite de maintenir l'école pour la rentrée 2012. Qu'en sera-t-il ensuite ? Cela reste à voir mais, pour l'heure, le maintien de l'école avec sa classe unique apparaît comme une victoire.