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- Lutte ouvrière n°2330
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Herakles Safran – Le Haillan (Gironde) : Contre les bas salaires et les conditions de travail, trois jours de grève
Samsic est la société à laquelle Herakles a sous-traité depuis peu les tâches de pompiers et de sécurité. En organisant cette sous-traitance, la direction cherche à faire pression sur les salaires. Car si Samsic, une entreprise plutôt spécialisée dans le nettoyage, a décroché le marché suite à un appel d'offres, c'est parce qu'il a « vendu » à Herakles le travail de ses employés moins cher que le prédécesseur. Cela se ressent sur le matériel à disposition : huit casques et vestes, quatre appareils respiratoires individuels avec seulement trois cartouches de rechange, le tout pour 45 pompiers sur les deux sites. Au Haillan, la citerne du camion est vide pendant tout l'hiver, car elle gèlerait faute d'un local pour l'abriter, et à Candale le réservoir du 4x4 est inutilisable car, en cas d'incendie, les pompiers ne peuvent utiliser qu'une rallonge de vingt mètres avec une pompe à bout de souffle.
Il en va des salaires comme du matériel : minables ! Ils restent bloqués à 1 250 euros. C'est Herakles, le donneur d'ordres, qui est largement responsable des conditions imposées à ces travailleurs.
La sous-traitance rapporte cependant à Safran. Une partie des centaines de millions d'euros de bénéfices que fait Safran, la maison mère de Herakles, est notamment due à la sous-traitance de multiples tâches et aux bas salaires que cela lui permet d'imposer à toute une catégorie de travailleurs. C'est d'ailleurs aussi en voyant l'envolée des bénéfices, les 999 millions d'euros engrangés en 2012 par Safran, que les travailleurs de Samsic se sont mis en colère car, pour eux, les salaires restent bloqués à des niveaux bien bas.
La grève a duré trois jours. Elle a recueilli la sympathie des travailleurs de Herakles. Car pour eux aussi c'est l'austérité salariale : 1,5 % d'augmentation, avec un talon de 40 euros, alors que les bénéfices ont augmenté de 55 %.
Les travailleurs de Samsic n'ont que très partiellement obtenu satisfaction. Mais leur combat n'est pas fini, car leur colère est loin d'être retombée.