Retraite : L'âge de départ en ligne de mire27/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2330.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraite : L'âge de départ en ligne de mire

Le journal Le Monde a publié le 22 mars les conclusions d'un rapport du COR (Comité d'orientation des retraites) qui, sous prétexte de souligner les inégalités entre public et privé, milite pour une aggravation des conditions de retraite de l'ensemble des salariés.

Le COR a été créé en 2000 par le gouvernement socialiste de Jospin. Censé représenter dans sa diversité l'ensemble de la société, il a en fait préparé les réformes successives des retraites de 2003, 2008 et 2010. Réformes qui se sont traduites par l'allongement de la durée de cotisation pour toucher une retraite entière et la mise en œuvre d'un processus qui, à terme, devrait permettre d'aligner les régimes spéciaux de retraite sur le régime général.

Ainsi, dans le rapport qui vient d'être publié, le COR estime que l'âge effectif du départ à la retraite était, en 2011, de 61,9 ans pour les salariés du privé et de 55,1 ans à la SNCF, 54,4 ans à la RATP, 57,1 ans dans la fonction publique d'État. Mais il s'agit là de moyennes, qui lissent donc les différences entre les différentes professions à l'intérieur d'une même entreprise. Par exemple, à la SNCF, depuis la réforme de 2010, théoriquement, un agent de conduite peut toujours partir à 50 ans et un sédentaire à 55 ans, mais l'un et l'autre subissent une forte décote sur le montant de leurs retraites. La durée de cotisation exigée pour toucher une retraite entière est allongée et un cheminot qui n'a pas cotisé 41 ans perdra jusqu'à 17,5 % de sa pension ou devra travailler 3,5 ans supplémentaires.

Une bonne partie des régimes spéciaux sont en voie d'extinction et le rapport note d'ailleurs le relèvement progressif de l'âge de la retraite pour tous. Quant au niveau des pensions, le rapport n'en parle pas : son objectif n'est pas de montrer les faibles revenus des retraités qui quittent le travail de plus en plus tard, mais de donner des arguments aux gouvernants et aux patrons pour reculer encore l'âge du départ à la retraite. Le prétexte est que les caisses sont vides... et qu'elles le resteront d'autant plus que jamais, au grand jamais, il n'est question d'aller prendre l'argent sur les profits du patronat.

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