Interviewé par le Journal du Dimanche, le gouverneur de la Banque de France, a affirmé qu'en France, à la différence de Chypre, une taxation des dépôts bancaires était impossible : « La situation de Chypre n'est en rien comparable avec celle de la France, ni pour l'état de son système bancaire, ni pour sa situation économique. Jamais la France ne pourra connaître une crise de même nature et de même ampleur. »

Ces propos sont évidemment ceux qu'on peut attendre d'un bonimenteur professionnel. La France n'est pas plus qu'un autre pays à l'abri d'une crise bancaire et financière. On l'a vu en 2008, quand l'État a prêté des centaines de milliards aux banques, pour les sauver de la faillite, aggravant d'autant la dette publique et préparant la crise générale de la dette qui s'est déclenchée depuis.

La France comme Chypre sont plongées dans une même crise économique et financière mondiale. Les deux pays n'ont pas le même poids économique, c'est évident. Mais la puissance d'une économie ne la met pas à l'abri de la crise, bien au contraire. Les États-Unis ont-ils échappé à la crise de 1929 ?

Le gouverneur de la Banque de France fait donc de la pure propagande. Mais tenter de rassurer les clients, et au-delà le marché financier, c'est justement une des principales fonctions de ce genre de haut fonctionnaire. Il est vrai qu'il n'a même pas l'air de croire à ses propres discours.