Le ministre de l'Écologie vient de s'inquiéter officiellement d'un risque de pénurie de gaz naturel en cas d'hiver extrêmement froid. Le gaz importé transite d'abord par des réservoirs, souvent souterrains, et ensuite va chez les usagers. Or les réservoirs sont insuffisamment remplis, non seulement en France mais dans toute l'Europe. Et comme le remplissage prend beaucoup de temps, il est paraît-il trop tard aujourd'hui pour obtenir un niveau convenable pour l'hiver à venir. S'il n'est pas trop froid, cela devrait aller. Mais en cas de froid extrême et durable, il y a un risque de rupture de l'approvisionnement.

Pourquoi ? Parce que les compagnies gazières, et pour la France GDF-Suez, ont estimé que le stockage leur coûtait trop cher et ont donc freiné le remplissage. Elles seraient prêtes à négocier avec les pouvoirs publics en demandant une meilleure rémunération pour le stockage. Les autorités vont certainement s'incliner et ce seront probablement les usagers qui paieront la facture. Il y aura peut-être suffisamment de gaz pour l'hiver 2014-2015, mais pour l'hiver à venir, il n'y a plus qu'à croiser les doigts.

Comme d'habitude les trusts se moquent de tout ce qui peut ressembler à une contrainte. Et le fait que l'État possède un tiers du capital de GDF-Suez n'y change strictement rien.