Portugal : La politique d'austérité désavouée02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal : La politique d'austérité désavouée

Les élections municipales du dimanche 29 septembre au Portugal se sont traduites pour le Parti social-démocrate (PSD, droite) du Premier ministre en place Passos Coelho par une défaite retentissante. Cette défaite, et l'abstention qui l'accompagne, expriment le rejet de la politique d'austérité qu'il mène depuis deux ans.

Le PSD est passé de 23 % en 2009 à 16,6 %. Son allié le Centre démocratique social (CDS) stagne à 3 %. Les listes d'alliance PSD-CDS passent de 9,7 à 7,7 %. Sur 308 municipalités en tout, le PSD n'en dirigera plus qu'environ 90, au lieu de 139 auparavant. Il a perdu Porto, Sintra, Vila Nova de Gaia, et la majorité des municipalités des Açores et de Madère.

La victoire du Parti socialiste, actuellement dans l'opposition, se résume à ce recul de la droite. Il dirigeait 132 municipalités : il en a gagné une petite dizaine. Son pourcentage de voix est même en léger recul, de 37,6 à 36,3 %.

Le Parti communiste portugais (PCP), ou plutôt l'Alliance électorale unitaire (CDU) qu'il anime, est passé de 9,7 à 11 % des voix. Il reprend nombre de villes dont le PS l'avait chassé : la majorité des municipalités du Haut et du Bas Alentejo, dont leurs capitales Evora et Beja, et Loures en banlieue nord de Lisbonne.

Passos Coelho a reconnu une « défaite nationale », « un des pires résultats » de son parti dans des municipales. Cela ne l'a pas empêché de dire qu'il poursuivra sa politique d'austérité, selon lui « indispensable pour surmonter la crise économique et restaurer la confiance et la croissance pour le Portugal ».

Les mesures qu'il impose à la population laborieuse, en alliance étroite avec la Troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), ne font qu'enfoncer l'économie portugaise dans la récession et les couches populaires dans la misère. Début septembre encore, il annonçait une coupe de 10 % dans les retraites des fonctionnaires touchant plus de 600 euros par mois et il confirmait son intention de supprimer 30 000 postes de fonctionnaires.

Plus encore que par la défaite de la droite, ce dégoût de la politique d'austérité s'est manifesté par la progression de l'abstention : 47,3 %, au lieu de 41 % en 2009. Beaucoup critiquent l'austérité, comme le PS, le PCP mais c'est aussi le cas de certains patrons et hommes de droite. Mais personne, y compris au PS et au PC, ne propose de s'attaquer aux profits de la bourgeoisie, ce qui serait pourtant la seule voie.

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