SNCF, Châtillon (Hauts-de-Seine) : Contre le plan de productivité L'opiniâtreté des grévistes a payé17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF, Châtillon (Hauts-de-Seine) : Contre le plan de productivité L'opiniâtreté des grévistes a payé

À l'atelier Châtillon-bas du site de maintenance des TGV, l'unité Service court (SC) a pour fonction les entretiens de sécurité et les réparations courtes sur les rames ne transitant que quelques heures. Depuis 2007, une réorganisation avait imposé la fusion de deux unités et l'effectif était passé de 130 à 100 cheminots.

Il s'agissait selon la direction d'optimiser la productivité en flexibilisant le personnel, en mettant en place des roulements de travail correspondant le plus possible à la circulation des trains. Résultat : le travail de nuit a explosé en même temps que les rythmes de travail, alors que le sous-effectif est devenu permanent.

Mais pour la direction, ce n'était pas suffisant. Fin 2011, elle annonçait une nouvelle modification des roulements, accentuant encore la disponibilité des cheminots par rapport à la charge. À différentes reprises, ceux-ci ont exprimé leur mécontentement par des débrayages. La direction a repoussé son projet, mais il fallait que la situation change pour de bon.

Fin juillet, à l'approche des départs d'été et de l'augmentation de charge que cela occasionne, les cheminots de SC ont décidé d'actions sans limite de durée, avec des grèves allant d'une heure à toute la journée, pour exiger des effectifs supplémentaires, l'amélioration des conditions de travail, une compensation financière atteignant jusqu'à 800 euros pour les plus anciens.

Pendant deux mois, la direction a parié sur l'essoufflement du mouvement. Mais la mobilisation n'a pas faibli. Tous les jours, en raison du peu d'agents présents, la direction doit faire appel à des agents d'encadrement pour sortir la charge. Et le mouvement, bien que limité à ce secteur, est vu avec sympathie par bon nombre de cheminots confrontés à des attaques similaires. Avec l'irruption des grévistes dans les réunions de délégués, la direction a pu mesurer leur détermination.

Obligée de ravaler son mépris, la direction a donc dû changer de ton et d'attitude. Après avoir affirmé que « verser de l'argent ne règle pas les problèmes », elle a depuis débloqué des fonds pour améliorer le matériel et les conditions de travail, annoncé cinq recrutements, le gel des changements de roulement jusqu'en 2015 et proposé 300 puis 600 euros de prime exceptionnelle.

La grève continuant après ce premier recul, elle a encore ajouté 150 euros de prime forfaitaire en 2013, et jusqu'à 150 euros de plus en 2014, en fonction des années de présence.

Elle a finalement donné satisfaction à quasiment toutes les revendications des grévistes.

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