Régulation bancaire : Quand les banquiers font la loi15/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2372.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Régulation bancaire : Quand les banquiers font la loi

Le Comité de Bâle, chargé de la supervision des banques internationales et d'édicter un certain nombre de règles censées éviter une nouvelle crise du système bancaire comme celle de 2008-2009, vient d'assouplir une de ses règles : celle qui devrait contraindre les banquiers à détenir en permanence en fonds propres, à partir de 2018, au moins 3 % de l'ensemble de leurs actifs. Ce qui revient à plafonner leur activité et donc à limiter les risques qu'ils peuvent prendre.

Les dirigeants des banques centrales et des régulateurs internationaux réunis à Bâle le 12 janvier ont donc assoupli cette réglementation, en modifiant la façon de comptabiliser la valeur de ce que les banquiers détiennent dans leurs coffres.

Les banquiers européens s'était insurgés contre cette règle. D'abord parce qu'elle ne s'appliquait pas avec la même rigueur aux banques américaines, et surtout parce qu'elle était, selon eux, trop sévère et risquait de « peser sur leur rentabilité ». Ils ont donc été entendus.

Et ce n'est qu'un début. Le même comité projetterait d'assouplir une autre règle, qui oblige les banquiers à détenir suffisamment de liquidités pour faire face à leurs engagements en cas de problème.

Depuis 2008-2009, les projets de régulation censés rendre les banquiers plus prudents, et moins dangereux, ont déjà mis beaucoup d'eau dans leur vin. Si cela continue au même rythme, il n'en restera pas grand-chose en 2018. À moins que, d'ici là, une nouvelle crise bancaire n'éclate : toutes les conditions sont réunies pour cela.

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