Droite et gouvernement contre le logement social13/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2402.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Droite et gouvernement contre le logement social

De mois en mois, la baisse des autorisations de construire et des mises en chantier se confirme. Y compris les programmes de logements dits sociaux sont en recul.

Selon une enquête de l'USH (Union sociale de l'habitat) qui fédère les organismes d'HLM, 12 000 logements sociaux sont bloqués ou compromis, principalement dans les villes de banlieue qui ont basculé à droite aux dernières élections municipales. En Ile-de-France, c'est le cas notamment à Montgeron, Vernouillet, Athis-Mons, Palaiseau, ou encore à Chelles où la municipalité a fait inscrire sur un chantier : « Permis de construire annulé par le maire. »

Ce n'est pas d'aujourd'hui que certaines municipalités, la plupart de droite, refusent la construction de logements sociaux, pour plaire à un électorat qui répugne à accueillir comme nouveaux voisins des travailleurs et des pauvres. Que la gauche dénonce à juste titre cette complaisance, soit. Mais cela ne fera pas oublier sa propre couardise face à un obstacle bien plus puissant : la poignée de requins de la construction et de l'immobilier pour laquelle un logement n'est construit que s'il rapporte un profit.

Or cela fait des mois - bien avant les élections municipales - que les indicateurs de la construction de logements sont au rouge. Non seulement le gouvernement n'a rien fait pour réaliser sa promesse de construction de logements ; pire, il s'attaque au financement des logements sociaux déjà programmés. Il vient en effet d'accroître sa ponction dans les caisses d'Action logement, un fonds alimenté par des cotisations patronales des entreprises de plus de 20 salariés destiné, en principe, à la construction de logements sociaux et à des prêts aux salariés.

Ce fonds, héritier du 1 % logement, ne recueille aujourd'hui qu'environ 0,45 % de la masse salariale des entreprises qui y sont assujetties. Sous Sarkozy, le gouvernement a pris l'habitude de puiser dans cette caisse pour boucher des trous du budget de l'État. Hollande avait dit qu'il continuerait à ponctionner, mais un peu moins. Aujourd'hui, ce gouvernement remet en cause les engagements pris en novembre 2012 : il va prélever, d'ici à 2019, davantage que prévu pour ... financer le « pacte de responsabilité ». C'est une façon d'avouer que les besoins en logements ne comptent pas, face au besoin de financer le patronat.

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