À peine Manuel Valls avait-il déclaré, à destination du patronat, sa volonté de mettre en place « le pacte de responsabilité, tout le pacte de solidarité, et même au-delà », que le Conseil constitutionnel annonçait qu'il annulait l'article premier de ce pacte, considérant qu'il était contraire à la Constitution. Le prétexte invoqué valait son pesant de cacahuètes. Le texte proposé par le gouvernement n'aurait pas respecté le principe d'égalité, du fait qu'une partie des salariés seraient un peu moins taxés que d'autres ! En réalité, cette mesure avait été décidée in extremis par le gouvernement pour tenter de corriger, très à la marge, le fait que ce pacte de solidarité favorisait tellement les patrons que c'en était trop choquant.
Ce Conseil constitutionnel, organisme non élu, composé dans sa majorité de personnalités de droite, parmi lesquels d'anciens présidents de la République comme Chirac, Sarkozy, et de quelques notables moins connus, a donc choisi, cette fois, une posture de gardien de l'égalité. Pas gênés ! Comme si l'égalité était de règle dans ce pays, pas plus que dans d'autres d'ailleurs.