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Leur société
La disparition programmée des CHSCT
Actuellement, un CHSCT est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. Ses membres sont élus par les représentants du personnel. Il a un rôle de prévention des risques, surtout en situation d'urgence : il peut mener des enquêtes, faire appel à un expert et se pourvoir en justice. Comme il n'a pas de budget propre, les frais sont par conséquent à la charge du patron de l'entreprise.
Ces dernières années, les CHSCT ont souvent été actifs, en dénonçant les conditions de travail indignes, les dangers de l'amiante, le harcèlement au travail. Insupportable pour les patrons, dont les représentants au Medef, à la CGPME ou l'UPA veulent ôter aux CHS les quelques pouvoirs que la loi leur octroyait.
Dans le projet du Medef, les comités d'hygiène et de sécurité ne seraient plus qu'une commission du conseil d'entreprise. Les syndicats estiment qu'environ 100 000 élus perdraient leur mandat dans les 26 000 CHSCT existants. Ce comité ne serait obligatoire que dans les entreprises de plus de 300 salariés.
Les patrons affirment, la main sur le coeur, que les conditions de travail de leurs salariés sont une de leurs préoccupations majeures. Pourtant, il y a eu 541 morts par accident de travail en 2013 et près de 620 000 arrêts de travail causés par les accidents - certainement plus en réalité, nombre d'employeurs faisant pression sur leurs salariés pour qu'ils prennent un simple arrêt maladie, afin de ne pas voir leurs cotisations à la Sécurité sociale augmenter. À ces morts dans l'entreprise, il faut ajouter 430 décès dus aux maladies professionnelles et 306 au cours des trajets. De plus, des dizaines de milliers de salariés se retrouvent handicapés pour toute leur vie.