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Tchad : Une dictature sanglante alliée de la France
La manifestation a débuté lorsque des élèves de terminale du lycée de Doba ont vu qu'ils ne figuraient pas sur la liste provisoire des inscriptions au baccalauréat 2015, qui venait d'être affichée. Le ministère de l'Enseignement supérieur, qui organise l'examen, avait en effet décidé que les recalés de la session 2014 qui ont eu une moyenne inférieure à 5 sur 20 cette année ne pourraient pas se représenter avant deux ans. Les jeunes ont occupé le lycée avant de partir en ville. Les policiers et les gendarmes ont alors ouvert le feu. Des forces antiémeutes sont bientôt arrivées en renfort et un couvre-feu a été instauré.
Le pouvoir est coutumier de tels agissements. En novembre dernier, il avait violemment réprimé les jeunes et les travailleurs qui manifestaient contre la cherté de la vie, la pénurie de carburants ou le retard des salaires.
Cette répression bénéficie de la complicité des grandes puissances, et en particulier de la France. Au pouvoir depuis vingt-quatre ans, Idriss Déby s'est fait une spécialité des interventions militaires au service de l'impérialisme français dans les pays voisins. Il a forgé une armée réputée pour sa violence, non seulement contre ses ennemis mais aussi envers les populations qu'elle est censée protéger. On l'a vue à l'oeuvre en Centrafrique et au Mali. Aujourd'hui N'Djamena, la capitale du Tchad, abrite l'état-major de l'opération Barkhane, composée de troupes françaises et africaines censées lutter contre les groupes djihadistes au Sahel. Mais, à l'intérieur du pays, c'est contre la population que les forces de répression exercent leur violence.
Hollande prétend faire la guerre au terrorisme, mais avalise la terreur exercée par ses alliés sur leur propre population.