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- Lutte ouvrière n°2428
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Leur société
Vente de Rafale à l'Égypte avec l'argent public
Quel suspens ! Dassault va-t-il réussir enfin à vendre son Rafale à l'étranger ? Ce serait la première fois. Il faut dire qu'à environ 100 millions l'unité et un coût de 27 000 euros l'heure de vol, il faut vraiment en avoir envie. Il semble que ce soit le cas d'Al-Sissi, le nouveau dictateur égyptien qui rêverait de les exhiber aux cérémonies de fin de travaux d'agrandissement du canal de Suez, l'été prochain.
Au total, pour 24 avions, leur armement et une frégate, c'est un contrat de cinq milliards d'euros en vue pour Dassault, Safran (les moteurs), Thales (la frégate), MBDA (les missiles), etc. Et peut-être la perspective d'autres contrats, avec l'Inde ou le Qatar.
Le ministre de la Défense, Le Drian, n'est pas peu fier de ses liens privilégiés avec Al-Sissi qui auraient facilité les négociations. Celles-ci portent maintenant sur le financement de l'achat. Un pool bancaire, avec BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole a été constitué pour prêter à l'Égypte. Comme il est hors de question que les industriels ou les banquiers assument les risques d'impayés, tous ces contrats seraient garantis à hauteur de 50 % via la Coface, par l'État français, c'est-à-dire avec de l'argent public. Hollande avait opportunément annoncé le renforcement des moyens de la Coface... la veille de l'annonce du contrat Dassault avec l'Égypte.
Dès le versement de l'acompte de 500 millions par l'Égypte, on sabrera le champagne chez les Dassault. La moindre des choses serait d'inviter Le Drian, ce ministre « socialiste » qui se met en quatre pour vendre des engins de mort de la famille Dassault à une dictature militaire au moment même où celle-ci remplit les prisons et assassine les opposants.