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Dans le monde
Zone euro ou pas : quel est le vrai problème ?
Après que la population grecque a dit non aux conditions exigées par la zone euro, Tsipras a reculé, s’asseyant sur la confiance que lui faisaient ses électeurs. Sans cela, la rupture et la sortie de la zone euro auraient-elles eu lieu ? Peut-être, peut-être pas.
En réalité, l’issue aux problèmes qui se posent aux classes populaires grecques n’est pas dans la rupture ou l’appartenance à la zone euro. Mais la voie choisie par Tsipras d’accepter, d’aggraver même les mesures qui pèsent depuis des années sur les classes populaires, est un dramatique pas en arrière.
Au lendemain de la volte-face de Tsipras, son ministre de l’Économie, Yanis Varoufakis, dénonçant le chantage exercé par les dirigeants européens, a choisi de démissionner, affirmant qu’il y avait une autre voie que celle qui consiste à rester dans l’Union européenne. Il rejoint une position défendue par des courants politiques qui, en France, en Espagne, au Portugal ou ailleurs, dénoncent la politique des dirigeants européens. La solution qu’ils prônent permettrait, selon eux, d’échapper aux diktats des financiers et des dirigeants impérialistes. C’est un leurre.
En réalité, ce qui pèse sur les populations laborieuses d’Europe, c’est le pillage de leurs richesses, c’est l’exploitation que leur imposent les financiers et les industriels. Une situation qui n’est pas liée à l’existence des institutions européennes : financiers et industriels imposent leur loi sur toute l’économie, au sein de la zone euro comme ailleurs.
La Grèce, même sortie de la zone euro, continuerait d’être pillée par les groupes capitalistes les plus puissants. C’est pour cela que le repli nationaliste est un mirage, pour ne pas dire une mystification. L’économie grecque ne deviendrait pas plus forte ni plus indépendante des groupes financiers dominants, si elle n’était plus membre de la zone euro.
Les institutions européennes ne sont pas au service des peuples qu’elles regroupent. Elles donnent un cadre pour des échanges économiques et commerciaux. Mais c’est la loi du plus fort qui y règne. Du plus fort en Europe, mais de la même façon au-delà des frontières de l’Union européenne. Partout sur la planète, c’est cette loi qui écrase les peuples.
Alors oui, il faut chercher une autre voie que celle de l’acceptation proposée par Tsipras. Une autre voie que celle du repli nationaliste proposée par les Varoufakis de différentes nationalités, les Mélenchon ou les Montebourg en France, les Pablo Iglesias en Espagne.
Le problème n’est pas d’être ou pas dans l’Europe, d’être ou pas dans la zone euro, mais de contribuer à ce que les exploités décident de s’en prendre au système capitaliste.