Le 29 août à Colomiers, dans la région de Toulouse, pas moins de quatorze ministres ont tenu un meeting pour encenser la politique gouvernementale afin de lancer la campagne de Hollande.

Manuel Valls a résumé cela en lançant : « Soyons fiers de notre bilan, fiers d’être de gauche. » Ce n’était pas l’avis des 500 manifestants appelés par la CGT et soigneusement tenus à l’écart par nombre de policiers. Leur présence et leurs slogans rappelaient l’offensive propatronale permanente de cette gauche au pouvoir contre le monde du travail.

Les classes populaires n’étant pas dupes d’un tel bilan, la gauche ne peut que brandir l’épouvantail Sarkozy. Marisol Touraine a ainsi dénoncé « la droite qui prépare un programme de destruction sociale ». Valls a dénoncé la « course folle » de Sarkozy derrière l’extrême droite amenant à un « programme commun entre la droite dure et l’extrême droite ». Il sait de quoi il parle, puisque c’est Hollande qui a essayé cette année de mettre en œuvre le programme de Marine Le Pen sur la déchéance de nationalité. Valls lui-même soutenait, il y a quelques jours encore, les maires de droite prenant des arrêtés anti-burkini, uniquement dans le but de s’adresser à l’électorat de l’extrême droite.

Le seul accent de sincérité a résonné quand Valls a stigmatisé Sarkozy comme une « menace considérable ». Valls et ses ministres ont en effet toutes les raisons de craindre de perdre bientôt leurs places au profit de la droite.