La principale mesure de l’accord consiste à appliquer durant trois ans une décote de 10 % aux retraites complémentaires des salariés du privé choisissant de partir à l’âge légal de départ en retraite, 62 ans. La décote ne serait pas appliquée à ceux qui partent à 63 ans. Quant à ceux qui travailleraient jusqu’à 64 ans, ils bénéficieraient d’une surcote de 10 %... pendant un an.

Les signataires de l’accord espéraient que la plupart des salariés choisiraient de ne pas repousser leur âge de départ, quitte à perdre une partie de leur pension de retraite. Le ministère estime aujourd’hui que seuls 65 % des salariés ne reporteront pas leur date de départ. Cela rapportera moins en décote, mais plus en cotisations.

Ces prévisions sont donc simplement des extrapolations sur le choix inhumain laissé aux travailleurs, entre s’user au travail plus longtemps ou accepter une retraite amputée. Les autres mesures de l’accord contribuent elles aussi à dégrader les revenus des travailleurs âgés, particulièrement la sous-indexation des retraites un point en dessous de l’inflation et le fait que pour la même somme cotisée un retraité touchera moins en pension qu’auparavant. Dès aujourd’hui, bien des retraités n’arrivent plus à vivre décemment, mais cela va encore s’aggraver avec les conséquences de l’accord.

Avec cet accord, le gouvernement et les signataires prétendaient sauver les retraites complémentaires. Ils ne font qu’étrangler encore plus les retraités.