- Accueil
- Lutte ouvrière n°2512
- Évacuation des réfugiés : la politique du mépris
Leur société
Évacuation des réfugiés : la politique du mépris
Vendredi 16 septembre, la police a dispersé plus de 2 000 migrants installés sur les trottoirs de Paris près du métro Stalingrad. Ce bidonville avait déjà été évacué le 22 juillet et le 17 août. En fait il s’agit de la vingt-neuvième évacuation en un an de campements situés dans l’Est parisien !
En effet, depuis juin 2015, les migrants se regroupent près du siège de l’association France terre d’asile, qui les aide à demander le statut de réfugié, et de la gare du Nord d’où ils partent vers Calais et la Grande-Bretagne. Les campements se reconstituent évidemment en permanence, alimentés par les flux de réfugiés qui fuient le Moyen-Orient ou l’Afrique de l’Est, et par ceux qui ont été chassés de Calais.
La police a éparpillé les migrants dans des gymnases, des hôtels d’Île-de-France, dans lesquels ils ne resteront que quelques jours. La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a elle-même reconnu que « sur l’ensemble des 2 083 occupants [...] 154 personnes ont été prises en charge ». Ce qui ne garantit rien quant à la qualité et la durée de cette « prise en charge ».
La mairie de Paris annonce l’ouverture d’un centre d’accueil humanitaire en octobre, limité à 600 places pour les célibataires, et d’un autre à Ivry-sur-Seine de 300 places pour les familles. Mais la mairie prévient d’ores et déjà que la durée moyenne de séjour n’y excédera pas une semaine.
Quant à l’État, qui serait le seul à pouvoir gérer efficacement l’accueil et l’intégration des réfugiés, il prétend aménager 12 000 places dans des centres situés en province, un chiffre dérisoire en regard des besoins.
En démantelant le camp de Calais et en dispersant les migrants, le gouvernement ne vise qu’à donner des gages à l’électorat le plus réactionnaire et non à résoudre le problème de l’accueil de ces femmes et de ces hommes.
Pendant ce temps, les migrants n’ont pas eu d’autre choix que de reconstituer le bidonville à Stalingrad quelques heures après l’intervention policière.