Alstom, qui a annoncé la fermeture de son usine ferroviaire de Belfort, gagne beaucoup d’argent. Il a largement de quoi garantir tous les emplois. En 2014, l’entreprise a vendu sa branche énergie à General Electric, et les actionnaires, à commencer par Bouygues, ont récupéré 3,2 milliards d’euros. Alstom a fait au total 6 milliards d’euros de profits en dix ans. Garantir les revenus de ses 480 salariés de Belfort lui coûterait peut-être 15 millions d’euros par an, une broutille. Mais pour ces capitalistes, ce qui compte, c’est d’augmenter encore les dividendes. Quitte, non seulement à supprimer des emplois, mais aussi à frapper l’économie de toute une ville.
Ce groupe mondial a un carnet de commandes de 30 milliards d’euros et se vantait récemment d’avoir décroché d’énormes contrats aux États-Unis et en Inde. Il fait dépendre la survie de l’usine de Belfort d’éventuelles commandes. C’est scandaleux. L’emploi et la vie des salariés n’ont pas à dépendre des aléas du marché. C’est aux actionnaires de les assumer. Pendant la contestation de la loi El Khomri, on a entendu tous les politiciens bourgeois – FN compris – parler de « prise d’otages » de la part des cheminots ou des salariés des raffineries. Aujourd’hui, pas un ne dénonce la direction d’Alstom et la cupidité de ses actionnaires !