En France, 4,7 millions de personnes renoncent aux soins dentaires, parfois de base, pour des raisons financières. C’est le constat de la Cour des comptes dans son dernier rapport sur la Sécurité sociale.

En cause : la diminution de la prise en charge. Pour une prothèse dentaire coûtant 600 euros, seuls 75 euros sont remboursés par l’Assurance-maladie. En moyenne, celle-ci ne couvre plus que 33 % des soins dentaires, contre 36 % il y a dix ans. 39 % sont pris en charge par les complémentaires santé et le quart restant par les assurés eux-mêmes.

C’est d’autant plus grave que le prix des soins et des prothèses s’est envolé, avec les dépassements d’honoraires des praticiens.

Devant ce constat, la Cour des comptes préconise de donner plus de place aux mutuelles privées. Mais comment ceux qui, aujourd’hui, n’ont pas les moyens de faire appel à leurs services pourraient-ils le faire demain ?

De son côté, alors que les négociations entre des syndicats de dentistes et l’Assurance-maladie se sont ouvertes, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé 200 millions d’euros supplémentaires pour améliorer le remboursement de soins. Sur les quelque dix milliards d’euros annuels de frais dentaires, cela ne risque pas de changer grand-chose.