Lundi 26 septembre, à Calais, Hollande s’est engagé à démanteler la « jungle ». Venu après Sarkozy, il était en campagne électorale et a joué la fermeté… contre les migrants. La façon dont les réfugiés sont parqués, sans même un centre d’accueil digne de ce nom, est honteuse. Après avoir traversé la Méditerranée, souvent au péril de leur vie, ils la risquent pour franchir un tunnel. Pour les en empêcher, on a dressé des barbelés, on a inondé des terrains et on construit un mur. Et maintenant, le gouvernement veut les chasser. Mais aucun barbelé, aucun dispositif n’arrêtera ceux qui fuient la guerre, la dictature ou la faim : ils n’ont pas le choix. Si la « jungle » est détruite, elle se reconstituera, à Calais ou ailleurs.
Les autres politiciens ne sont pas en reste. La semaine précédente, alors que le gouvernement annonçait qu’il allait « relocaliser » les 10 000 migrants de Calais, le Front national a lancé sa pétition « Ma commune sans migrants ». Plusieurs ténors de la droite, comme Estrosi, élu président de région avec les voix du PS et du PCF, en font autant, sur le ton « Ma région sans migrants ». Avec une pétition contre « la création de « jungles » sur l’ensemble du territoire », Wauquiez a pris la tête de la croisade. Il refuse les 1 784 migrants que l’État veut placer dans sa région d’Auvergne-Rhône-Alpes, forte de 7,7 millions d’habitants !