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- Lutte ouvrière n°2515
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Airbus Helicopters – Marignane : profits en hausse et suppressions d’emplois
La direction d’Airbus-Helicopters, où travaillent plus de 8 000 personnes, vient d’annoncer un plan de suppression d’emplois. Elle avait déjà entamé ce processus depuis des années, alors que les profits, eux, continuent d’augmenter.
L’annonce par la Pologne de l’annulation de son contrat pour la fourniture d’hélicoptères militaires a été utilisée par la direction pour annoncer des suppressions d’emplois. Mais cela ressemble beaucoup à un prétexte, car cela fait des années qu’elle supprime des emplois dans les secteurs de production. Ainsi, de 2012 à 2016, elle n’a pas renouvelé les contrats de plus de 800 intérimaires et a supprimé plus de 300 postes de cols bleus. Par contre elle a créé plus de 700 emplois dans le collège cadres et dirigeants.
Le résultat est une augmentation de l’intensité du travail. En avril 2016, un accord de compétitivité dit Care a été signé, qui imposait une flexibilité accrue. Il permet à la direction de moduler les horaires à la carte selon la charge de travail, de rallonger les journées en faisant faire des heures supplémentaires en fin de vacation et de supprimer des RTT. Ainsi, un ouvrier peut travailler quatre semaines en 2x8 puis passer en décalé-jour (de 16 heures à minuit) pendant plusieurs semaines consécutives ou quelques jours. Puis il peut repasser en journée pour travailler ensuite en VSD.
Alors que la direction annonce qu’il va y avoir moins de travail, les ouvriers travaillent en réalité beaucoup plus, avec des horaires imprévisibles.
D’ailleurs le PDG reconnaît que cet accord a permis de baisser les coûts de production. Mais la restructuration en cours de toutes les branches hélicoptère en Europe laisse présager des suppressions de doublons. C’est sans doute pourquoi la direction se saisit de l’annulation du contrat avec la Pologne pour avancer ses projets.
Par contre, elle aura du mal à arguer de difficultés financières, puisque le groupe Airbus a connu une ascension régulière de ses profits nets versés aux actionnaires, passés de 1,197 milliard d’euros en 2012 à 2,698 milliards en 2016.
Contre le projet Care, 450 ouvriers s’étaient mis en grève. Une expérience qui devrait être bien utile pour s’opposer ces jours-ci aux prétentions de la direction.