CHU – Angers : double grève26/10/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/10/p14_CHU_Angers_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C1476%2C830_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU – Angers : double grève

Jeudi 20 octobre, le CHU d’Angers, dans le Maine-et-Loire, a été touché par une double grève. Face aux économies qui sont imposées dans tous les services du CHU, deux mobilisations simultanées ont montré que les travailleurs ne sont pas d’accord pour que le système de santé soit passé à la moulinette des politiques d’austérité.

Illustration - double grève

Une grève a eu lieu dans le service de chirurgie digestive, contre la suppression de postes de soignants à l’occasion d’une restructuration, que la direction justifie par ce qu’elle appelle le virage ambulatoire. Le service comporte actuellement 52 lits d’hospitalisation complète qui vont être transformés en trois unités de onze lits, plus une unité d’hospitalisation de semaine de neuf lits, et quatre lits de crise. Cela ne va pas faire diminuer le travail, bien au contraire. Car l’objectif de la direction est « toujours plus de productivité de soins » pour que le CHU soit rentable. Avec des lits fermés définitivement, les patients attendront plus longtemps pour avoir un rendez-vous et se faire opérer. Ils resteront moins longtemps à l’hôpital, mais le personnel aura toujours autant, voire plus de travail, car moins nombreux.

Les grévistes, au nombre d’une cinquantaine, se sont donc invités au comité technique d’établissement (CTE) pour rencontrer la direction et lui exposer les problèmes. Celle-ci a déclaré qu’elle ne comptait pas revenir sur sa décision et a même eu le culot de dire que ces suppressions de postes et de lits amélioreraient les conditions de travail. Cette attitude des directeurs est ressentie comme du mépris et les grévistes ne comptent pas en rester là.

L’autre grève du 20 octobre a été celle des cadres formateurs des écoles, car la direction veut leur imposer d’assurer les permanences de week-end, en plus de leur travail. Vingt-huit cadres de santé formateurs sont concernés par ce dispositif, qui équivaut sur l’année à retirer un poste d’enseignant. Là encore, la direction a refusé tout net de discuter et il s’agit pour elle de faire travailler sept jours sur sept, sans aucune embauche. Le midi, une diffusion de tracts aux portes du self, faite par l’équipe d’enseignants et les syndicats, a permis de discuter et de populariser cette action.

Les pressions de la direction ont été fortes sur ces cadres, pour les dissuader de faire grève. Elle a été jusqu’à faire des assignations, leur interdisant donc de faire grève, au prétexte fallacieux de la continuité des soins ! La détermination de tous a permis de la faire reculer sur ce point et de la contraindre à respecter la loi. C’est une première victoire… jusqu’au retrait du projet.

À l’échelle du pays, le gouvernement prévoit la suppression de 16 000 lits et de 22 000 postes dans l’ensemble des hôpitaux, pour réaliser des économies. C’est l’objectif de la loi Santé entrée en vigueur en janvier dernier. Dans ce cadre, au CHU d’Angers, beaucoup d’autres services sont touchés par les réorganisations. Un mouvement de grève prévu pour le 8 novembre sera l’occasion pour tous ceux qui refusent ces reculs de se retrouver ensemble dans la rue.

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