Le démantèlement de la « jungle » de Calais est présenté par le gouvernement comme une opération humanitaire. Certes, la vie de ces milliers de migrants dans un tel bidonville, dans le froid, la boue, les rats, est inhumaine. Et peut-être une partie des réfugiés répartis dans différents centres à travers le pays y trouveront-ils un peu du répit et de l’espoir qu’ils recherchaient en fuyant leur pays, souvent au péril de leur vie. Encore faut-il qu’ils y aillent volontairement. Heureusement, malgré l’agitation xénophobe de nombreux politiciens, dans de nombreuses communes, des associations et les habitants eux-mêmes accueillent les réfugiés avec cette humanité qui fait défaut aux notables à la tête des partis de gouvernement.
Car, dans cette affaire, le premier souci du gouvernement n’est pas d’aider les migrants, mais de les éloigner de la Manche. Depuis près de vingt ans, des migrants se pressent vers ce littoral, pour rejoindre l’Angleterre où ils ont de la famille ou dont ils parlent la langue. En vertu d’un de ces accords sordides dont les grandes puissances ont le secret, la France gère la frontière britannique, moyennant finances. Elle a disposé des centaines de gendarmes, dressé des dizaines de kilomètres de barbelés et elle construit un nouveau mur. Et, comme de nouvelles « jungles » vont se reformer dans les semaines à venir, police et gendarmerie se préparent à les démanteler immédiatement. On a connu opération plus humanitaire !