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Dans les entreprises
Répression : relaxe pour ceux de Goodyear et les autres !
Plusieurs milliers de manifestants étaient présents à Amiens, mercredi 19 octobre, à l’ouverture du procès en appel des huit ex-salariés de Goodyear condamnés à vingt-quatre mois de prison, dont neuf mois ferme, pour la prétendue séquestration de deux cadres à la suite de l’annonce de la fermeture de l’usine et des 1 143 licenciements qui devaient l’accompagner.
Les manifestants étaient venus de toute la France, en grande partie à l’appel de la CGT mais aussi d’autres syndicats et d’organisations politiques. Notre camarade Nathalie Arthaud était présente, venue apporter le soutien de Lutte ouvrière aux salariés injustement condamnés. Tous demandaient la relaxe.
Des milliers d’autres manifestants étaient rassemblés au même moment dans le pays, avec la même exigence. La CGT annonçait quarante lieux de rassemblement. Sans doute conscientes de l’émotion soulevée par cette condamnation à de la prison ferme pour de tels faits, les autorités judiciaires avaient fait savoir dans un communiqué à l’AFP qu’elles auraient une attitude d’apaisement. Mais l’apaisement est bien limité car, si le procureur de la République n’a plus demandé neuf mois de prison ferme, il n’en a pas moins demandé le maintien des vingt-quatre mois avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 11 janvier 2017.
L’exigence d’une relaxe totale des huit salariés condamnés demeure plus que jamais. D’autant plus que, ces derniers mois, de lourdes condamnations ont été prononcées par les tribunaux à l’encontre de manifestants contre la loi travail. Ainsi, dans le Nord, un jeune manifestant CGT a été incarcéré en juin dernier pendant trois semaines, avant un procès où il a été condamné à de la prison avec sursis. Tout dernièrement encore, dans le Nord, des manifestants ont été condamnés à verser 28 000 euros de dommages et intérêts pour des pneus brûlés. À Amiens, toujours pour des pneus brûlés à l’occasion de la manifestation contre la loi El Khomri, d’autres ont été solidairement condamnés à 87 000 euros de dommages et intérêts, une amende exorbitante pour de simples ouvriers.
Alors oui, c’est tout le mouvement ouvrier qui doit exiger la relaxe des travailleurs poursuivis, des huit d’Amiens comme de tous les autres. Les travailleurs ne doivent pas laisser condamner un des leurs pour avoir refusé de se soumettre à l’inacceptable, ni se laisser intimider.