Cuba dans les médias français : l’air de la calomnie30/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2522.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cuba dans les médias français : l’air de la calomnie

Depuis le 28 novembre, les médias français ont consacré beaucoup de place au décès de Fidel Castro, et plus largement à la situation de l’île de Cuba. À côté de jugements mesurés et d’opinions diplomatiquement convenues, on a entendu un flot de préjugés haineux, de mensonges et de stupidités.

Ainsi, Castro n’aurait été qu’un dictateur sanguinaire, Cuba une prison, la résistance à l’impérialisme américain une mascarade. Et de donner la parole à des opposants célébrant la mort de Castro et à de supposés spécialistes tout juste capables de répéter cinquante ans de propagande américaine anticastriste.

Bien peu ont eu la curiosité de regarder le classement fait par l’ONU suivant l’indice de développement humain. On aurait constaté ainsi que Cuba, petit pays sous-développé et dirigé par des gangsters jusqu’en 1959, malgré l’embargo américain, malgré la fin de l’aide soviétique, se classe aujourd’hui au 67e rang sur 188 pays. Cuba est même 33e pour l’espérance de vie et 30e pour l’éducation. Il aurait été plus honnête aussi, mais sans doute trop pour les médias partisans, de montrer la foule attendant pour saluer Fidel Castro. Ces gens-là ne venaient pas avec un fusil dans le dos.

Il ne s’agit pas de nier le régime dictatorial, mais de savoir à quelle aune on le mesure. Haïti, l’île voisine de Cuba, est qualifiée de démocratie par ceux-là mêmes qui traitent Castro de dictateur. À Haïti, les travailleurs souffrent de la faim, les aléas climatiques se transforment en catastrophes à cause de la déliquescence de l’État, le choléra, inconnu à Cuba, suit les inondations. À Haïti, un président vient d’être élu. Les trois quarts de la population au moins ne se sont pas dérangés et les résultats se sont en fait discutés entre puissants. Mais l’administration américaine et la prétendue communauté internationale ont couvert l’opération de leur manteau démocratique, car les capitalistes sont libres d’exploiter Haïti.

Et c’est bien le fait qu’ils n’aient pas pu faire de même à Cuba pendant quelques dizaines d’années qui reste en travers de la gorge des puissants et de leurs plumitifs.

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