- Accueil
- Lutte ouvrière n°2544
- Chantier naval – Saint-Nazaire : débrayages pour les salaires
Dans les entreprises
Chantier naval – Saint-Nazaire : débrayages pour les salaires
Alors que le chantier, actuellement propriété du groupe coréen STX est en passe d’être vendu à l’italien Fincantieri, des travailleurs ont décidé de faire parler d’eux et de leurs revendications salariales.
Tout a commencé il y a trois semaines, quand la direction a annoncé que la prime d’intéressement serait de… 0 euro. Une assemblée organisée sur le temps de pause dans un des principaux ateliers, suivie par une « tournée des popotes » (un défilé dans les autres ateliers), a lancé le mouvement. Les travailleurs sont scandalisés que leurs salaires restent bloqués, alors que le chantier tourne à plein régime et est présenté comme un joyau de l’industrie française.
Depuis lors, les débrayages quotidiens d’une heure se succèdent dans les 3 équipes (matin, après-midi et nuit) et chaque semaine un débrayage central réunit chaque fois plus de 200 travailleurs devant la direction ou devant les accès du bateau en finition. Dans un atelier décentré de l’entreprise où sont fabriquées les cabines, deux jours de grève ont eu lieu. Des secteurs ou des équipes isolées participent aux débrayages. Le renouvellement des participants aux débrayages autour d’un noyau résolu indique la popularité des revendications de revalorisation du taux horaire et d’une prime de fin de navire.
Ce mouvement est le fruit d’une exaspération qui couve depuis longtemps chez les ouvriers de l’entreprise. Jeunes embauchés et intérimaires sont sous-payés, avec des taux horaires en deçà du smic, parfois inférieurs à 9,30 euros (le smic horaire brut est à 9,76 euros). Les salaires gelés depuis des années et les accords de compétitivité ont profondément dégradé les conditions de travail et de rémunération des travailleurs du chantier naval.
Vendredi dernier, la direction a reçu la CGT mais elle est restée sourde aux revendications des salariés. Des assemblées ont été prévues dans toutes les équipes mardi 2 mai pour faire le point sur la suite à donner au mouvement. Les discussions sont nombreuses et tout le monde estime que, quoi qu’il arrive, la direction ne se débarrassera pas comme ça de ce problème, d’autant que le carnet de commandes est plein et que les travailleurs ne supportent plus de voir valser les millions au-dessus de leurs têtes.