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- Lutte ouvrière n°2544
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Leur société
Chômage des plus de 50 ans : la misère après une vie de labeur
L’administration vient d’adresser au gouvernement un rapport confidentiel, révélé par Le Parisien. Ce rapport indique que la hausse du chômage est en bonne partie le résultat de l’augmentation du nombre de chômeurs âgés de plus de cinquante ans.
Les licenciements fabriquent des chômeurs de tous âges, mais les plus anciens ont évidemment plus de mal encore que les autres à retrouver du travail. Les reculs successifs de l’âge de départ en retraite et l’augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour obtenir le taux plein fabriquent également des chômeurs. En 2003, on avait une retraite à taux plein avec 150 trimestres et on pouvait partir à 60 ans. Aujourd’hui, il faut 166 trimestres et on part à 62 ans.
Le changement du calcul des pensions, en défaveur naturellement des travailleurs, pousse un certain nombre de salariés à travailler au-delà de l’âge légal. Cela en pousse d’autres, devant les mêmes nécessités, à attendre avant de liquider leur retraite. Il y aurait ainsi aujourd’hui 127 600 chômeurs âgés de 61 ans et plus !
Et cette tendance ne risque pas de s’inverser. Coup de pied de l’âne du gouvernement Hollande et des confédérations syndicales qui l’ont aidé, la durée d’indemnisation des chômeurs âgés va diminuer à partir du 1er septembre. Combien seront-ils à ne plus avoir que le RSA en attendant de liquider leur retraite et quel sera alors son montant ?
Des centaines de milliers de travailleurs sont ainsi poussés vers la pauvreté. Ils le sont d’autant plus vite que leur vie a été plus dure, qu’ils ont été mal payés, qu’ils ont traversé des périodes de chômage ou de temps partiel. Ils le sont d’autant plus vite qu’ils sont des travailleurs non qualifiés, des femmes, des gens sans défense, isolés et même accidentés ou handicapés, laissés dans l’ignorance de leurs droits. Ils le sont sous le prétexte fallacieux que les caisses seraient vides et que le pays serait endetté.
Mais les caisses de retraites sont vidées par le chômage de masse, représentant autant de cotisants en moins, un chômage dont le patronat est entièrement responsable. Le pays est endetté pour avoir entretenu luxueusement ces parasites que sont les grandes banques, les marchands de canons et les capitalistes en général. Et c’est pour ces gens-là, inutiles, voraces, dangereux, que les gouvernements sacrifient les travailleurs âgés.