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Canicule : situation dramatique dans les hôpitaux
Le 25 juillet le Premier ministre a annoncé la mobilisation contre la canicule qui touche le pays. Il se fait fort d’éviter une catastrophe comme celle de 2003. La canicule avait alors fait près de 20 000 morts, un chiffre dont on n’avait appris l’importance que bien plus tard, le gouvernement de l’époque étant resté quasiment muet.
De nombreux départements ont été placés par Météo France en vigilance orange canicule niveau 3. On a droit aux messages pour les personnes âgées appelées à s’hydrater et à se rafraîchir. Certaines peuvent être transférées dans des locaux climatisés etc. Fort bien, mais ces mesures restent quand même dérisoires face aux besoins en matériel et en personnel. Car des brumisateurs et des ventilateurs ne remplacent pas la climatisation des locaux, qui est loin d’être la règle, ni le personnel pour s’occuper des malades…
Le manque de personnel est criant dans toutes les structures de santé et encore plus l’été où on ferme systématiquement des services et des lits. Dans les Ehpad, la presse a révélé la situation du personnel débordé et ses conditions de travail dégradées.
En fait, la situation de crise connue durant la canicule de 2003 est devenue le quotidien de tous les services hospitaliers dont le personnel subit les conséquences des plans d’économies décidés par les gouvernements et appliqués par les directions d’établissement. Le dernier en date est le budget 2018 de la Santé, qui prévoit 1,8 milliard d’économies et 1,2 milliard de coupes dans les crédits de personnel sur cinq ans.
Pour prendre l’exemple des urgences hospitalières, le nombre de patients y est passé en vingt ans de 10 à 21 millions. Pour Christian Prudhomme, de l’association des médecins urgentistes de France et de la CGT-Santé, « le nombre des services d’urgence est aujourd’hui à un seuil en dessous duquel la population est en danger » ! Mais la ministre de la Santé ne veut rien entendre et elle annonce la fermeture de services d’urgence de nuit et la fermeture complète de 67 des 650 services d’urgence, ceux ayant une activité inférieure à 10 000 accueils par an. La même ministre a d’ailleurs le culot de dire que « la majorité des personnes qui se présentent aux urgences ne devraient pas y être ». On ne lui souhaite pas de devoir y recourir…