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Dans les entreprises
Véhicules diesel : l’État aux ordres
Carlos Tavares, PDG de PSA Peugeot Citroën, a tapé du poing sur la table contre les projets de l’Union européenne de réduire les émissions de CO2. Dès le lundi suivant 11 mars, Bruno Le Maire organisait une réunion à Bercy afin de discuter de nouveaux cadeaux à offrir aux entreprises du secteur automobile, alors que la vente des véhicules diesel chute depuis plusieurs années.
Si les patrons des sous-traitants et équipementiers concernés par la production de moteurs diesel et nombre de présidents de région ont participé à cette réunion, les PDG des groupes automobiles ne sont pas venus. Eux, ils donnent des ordres et attendent des politiciens qu’ils les exécutent. Cela ne saurait tarder, puisque la mise en place d’un fonds d’urgence en faveur de ces patrons et l’obtention de la vignette Crit’air 1 pour les nouveaux véhicules diesel, présentés comme moins polluants ont été évoquées.
Il a fallu attendre 2013 pour que les émissions des moteurs diesel soient officiellement reconnues comme cancérigènes. Entre-temps cette pollution a fait des dizaines de milliers de morts. Malgré cela, le ministre Xavier Bertrand osait expliquer qu’il fallait un atterrissage progressif et en douceur de la filière diesel. Des dizaines de milliers de morts en trente-cinq ans de mensonges et de silence ne suffisent pas, aux yeux des patrons de l’automobile et de leurs valets politiques, pour s’attaquer aux ravages de cette pollution !
On assiste maintenant sous ce prétexte à l’augmentation régulière des prix du carburant diesel. Le gouvernement fait donc payer aux travailleurs les conséquences de la politique criminelle des capitalistes et des gouvernements précédents. Mais il n’a bien sûr jamais été question de faire payer ou d’imposer quoi que ce soit aux constructeurs responsables de ces choix scandaleux.
Aujourd’hui, alors que les ventes de diesel ont chuté et ne représentent plus que 36 % des voitures neuves, les trusts de l’automobile doivent transformer leurs usines, pour produire plus de moteurs essence et investir dans de nouvelles technologies pour la production de voitures électriques. Ils refusent de payer le prix de ces changements et font donc du chantage à l’État, menaçant de supprimer des milliers d’emplois. Et bien entendu, ils obtiennent gain de cause !
Ces dernières années, PSA a supprimé 27 000 emplois pour accroître ses profits, et aucun politicien de la bourgeoisie n’a crié à l’urgence sociale. Renault a mené la même politique, sans plus de critiques. Ford a décidé de fermer son usine de Blanquefort, sans rencontrer une opposition sérieuse du côté du gouvernement. Autant dire que la sauvegarde des emplois du secteur, que le gouvernement prétexte pour justifier ses prochains cadeaux aux capitalistes, ne doit tromper personne. Et surtout pas les travailleurs, qui subissent les conséquences des choix du grand patronat et du gouvernement, par l’exploitation et par la dégradation de l’environnement.