Le renoncement de Bouteflika à un cinquième mandat est un premier succès de la contestation en Algérie. Vendredi 8 mars, dans tout le pays, les manifestations ont été massives. Jamais autant d’Algériens, de nombreuses femmes en particulier, n’avaient crié leur colère. Celle-ci est entièrement légitime. La population ne supportait plus la mascarade qui consistait à maintenir un impotent à la tête de l’État, tandis qu’en coulisses les affairistes qui gravitent autour de lui s’approprient les ressources du pays.
Les travailleurs, jeunes et moins jeunes, avec ou sans travail, forment, avec les étudiants, le gros des cortèges. Ils sont révoltés par ce qu’ils appellent la mal-vie, la dégradation de leurs conditions d’existence. Le salaire minimum est de 130 euros mensuels, et encore de nombreux travailleurs ne le touchent pas. La précarité est la règle. Les jeunes forment la majorité de la population, et un tiers d’entre eux sont au chômage. Dans l’espoir d’une vie meilleure, ils sont de plus en plus nombreux à tenter de traverser la Méditerranée, au péril de leur vie.