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Dans les entreprises
Naples : même patron, même guerre antiouvrière
Une annonce de fermeture d’usine assortie de promesses de reconversion du site, un ministre du Travail jouant l’indignation et 420 travailleurs jetés sur le carreau : l’épisode est italien, mais suit un scénario proche de celui que les ouvriers de l’usine Whirlpool d’Amiens ont eu à affronter.
Les 420 ouvriers de Whirlpool à Naples, qui fabrique des machines à laver, ont appris vendredi 31 mai la fermeture de l’usine. En octobre dernier, la direction de la multinationale avait pourtant affirmé qu’elle ne fermerait aucune de ses six usines italiennes, présentant un plan industriel Italie dans lequel elle prévoyait des millions d’investissements sur les trois prochaines années. Mais les promesses de patrons n’engagent que ceux qui les croient et ne durent que tant que les grands actionnaires estiment un site suffisamment rentable.
Malgré les sourires et les poignées de main enthousiastes échangées il y a six mois entre le patron de Whirlpool, les directions syndicales et Di Maio, le ministre du Travail, qui avait signé l’accord pour le gouvernement, le couperet tombe aujourd’hui pour des centaines de familles ouvrières, parmi lesquelles celles des salariés des entreprises sous-traitantes, dans l’une des régions les plus sinistrées du pays.
Les nouvelles promesses de la direction, qui affirme sa détermination à trouver un repreneur pour « garantir la continuité industrielle du site », ne constituent pas plus une garantie d’avenir pour les travailleurs que la comédie de Di Maio qui crie à la trahison. La grève appelée par les syndicats, le jour de l’annonce de la fermeture de l’usine de Naples, a été suivie dans toutes les usines du groupe. Et c’est bien sur leur seule mobilisation que les travailleurs pourront compter pour ne pas être privés de leurs moyens de vivre.