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Dans les entreprises
Nutella : en lutte pour les salaires
Depuis le 28 mai, la plus grosse usine au monde de production de pâte à tartiner Nutella, à Villers-Ecalles, près de Rouen, est ralentie par une grève. La fabrication des Kinder Bueno est totalement à l’arrêt et seulement un cinquième des 600 000 pots de Nutella produits habituellement chaque jour sortent en ce moment des chaînes de ce site de production de Ferrero. Les camions de livraison sont bloqués.
La grève de 160 ouvriers sur les 400 du site a pour but d’obtenir plus que les 0,4 % d’augmentation des salaires proposés par la direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Les ouvriers ne veulent pas se contenter de miettes, alors que Ferrero a doublé son chiffre d’affaires annuel en dix ans pour atteindre plus de 10 milliards d’euros. Les syndicats revendiquent une hausse générale des salaires de 4,5 % et une prime « gilets jaunes » de 900 euros.
La direction a obtenu le soutien de la justice puisque le tribunal de grande instance a décidé, sous prétexte de liberté du travail, une amende de 1 000 euros par salarié et par heure de blocage du site. Les huissiers de Ferrero se sont rendus au piquet de grève le 3 juin pour accentuer cette menace financière.
L’action engagée par les grévistes est totalement justifiée. Ferrero a tout à fait les moyens d’augmenter les salaires des ouvriers.