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Leur société
Le gouvernement et la pandémie : paroles, paroles
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a affiché dans le Journal du dimanche sa totale satisfaction de la gestion de l’épidémie. À l’entendre, on peut aujourd’hui réaliser un million de tests par semaine si nécessaire.
Fin septembre on aura reconstitué le stock de masques qui avait cruellement manqué en février-mars. Idem pour les gants, les blouses et surblouses : « On est bon » lance Olivier Véran.
Cerise sur le gâteau : dans les hôpitaux, tous les voyants sont au vert. Alors qu’au pic de la pandémie il y avait eu 7 000 malades en réanimation, aujourd’hui les capacités hospitalières seraient de 12 000 lits, et on pourrait en accueillir jusqu’à 29 000 avec tout le matériel nécessaire (médicaments, respirateurs, matériel de protection) !
N’en jetez plus, la cour est pleine. Le bateleur de foire Olivier Véran ne recule devant rien, avec tous ces chiffres invérifiables ou largement mensongers. Une chose est certaine, ce ne sont pas ces rodomontades qui feront oublier l’incompétence du gouvernement. Car, si on a fait face, c’est d’abord et avant tout grâce à tous ces travailleurs, dans les hôpitaux et ailleurs, qui au péril de leur vie ont continué à assurer les tâches essentielles d’une économie quasi bloquée. C’est leur courage et leur dévouement qui ont tout fait, pas les discours des politiciens comme Olivier Véran.
Dans la même interview, Véran annonce que « nous sommes dans une situation à risque », avec l’augmentation du nombre de personnes testées positives, des hospitalisations et des entrées en réanimation. Mais comme en même temps il prétend qu’on est bien mieux préparés qu’en mars-avril, il renvoie à des décisions locales les réponses à apporter à cette situation qui se dégrade. C’est bien sûr un choix politique que de faire porter les responsabilités de cette remontée de l’épidémie sur des cas particuliers, la situation en Mayenne hier, aujourd’hui dans les Bouches-du-Rhône et en Île-de-France… et de se dédouaner des responsabilités à l’échelle du pays.
Car pendant ce temps le gouvernement, lui, entend bien relancer l’économie et se donner les moyens d’envoyer les enfants à l’école et tout le monde au travail. Et comment croire Véran, quand il conclut son interview par « La santé avant tout ! » alors qu’il fait partie d’un gouvernement aux ordres du Medef, dont tous les choix font passer les profits avant tout ?