À la CAF de Nancy, au 18 janvier, plus de 12 000 dossiers d’allocataires touchant une aide au logement attendaient d’être traités.

Pour que les allocations soient bien versées le 5 février comme prévu, la direction demande aux agents de faire des heures supplémentaires, y compris les samedis, et a organisé trois « journées de la production » où toutes les tâches jugées moins prioritaires sont suspendues pour traiter le maximum de dossiers. Malgré cela, il est probable qu’il y ait des retards de paiements car le sous-effectif ne permet pas d’absorber une telle charge de travail. Selon les propres calculs de la direction, il manque 14 postes à temps plein pour effectuer les tâches courantes.

Tout le monde se demande comment la réforme des aides au logement qui devait s’appliquer initialement au 1er janvier 2019 et a été plusieurs fois reportée peut engendrer une telle pagaille. Les deux années supplémentaires n’ont visiblement pas suffi à la Caisse nationale (CNAF) pour en préparer le déploiement, car les agents n’ont été formés que le 21 janvier 2021, les bugs informatiques se multiplient et des courriers erronés ont même été envoyés aux allocataires.

De plus, avec les mesures de distanciation physique, les allocataires qui se pressent à l’accueil doivent attendre dehors sous un chapiteau avant d’être renseignés. Et ils seront sans doute encore plus nombreux en février, quand ils découvriront sur leur compte en banque la baisse de leur aide au logement.

En fait, sous couvert de prendre en compte les revenus les plus récents pour calculer le montant des aides, le gouvernement entend surtout réaliser 700 millions d’économies aux dépens des allocataires… et c’est cela le plus choquant !