Pandémie : le profit tue29/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2787.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pandémie : le profit tue

« Si nous mettons un terme à l’inégalité vaccinale, nous pouvons mettre fin à la pandémie », a rappelé une nouvelle fois le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, le 14 décembre.

Alors que le variant Omicron, parti d’Afrique du Sud, déferle sur le monde entier, les chiffres parlent d’eux-mêmes. 68,2 % de la population de l’Union européenne est complètement vaccinée, mais 8 % de celle de l’Afrique a reçu une première dose. Les pays les plus démunis sont le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique où 2 % seulement de la population a reçu deux doses, et avec une proportion encore moindre le Mali, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo (RDC). Sur le continent américain, l’inégalité est tout aussi criante : près de 62 % de vaccinés aux États-Unis, mais 0,6 % à Haïti. Dans les pays en guerre, comme le Yémen ou la Syrie, la couverture vaccinale est de moins de 3 %.

Huit mois après le lancement du programme Covax, censé permettre l’accès des pays pauvres aux vaccins, le fiasco est total. Macron ment sciemment quand, dans son allocution, il prétend que « dès le début de la pandémie, la France a été au rendez-vous de la solidarité internationale ».

Face à un virus qui ne connaît pas les frontières, la seule solution est de vacciner la population mondiale. Tous les scientifiques le disent, et les dirigeants des pays riches le savent. Les laboratoires pharmaceutiques détiennent les brevets de plusieurs vaccins, et disposent des moyens de produire et de distribuer des milliards de doses à l’échelle de la planète. Mais les dirigeants des États des pays riches sont là pour les aider à faire des profits, pas pour combattre une pandémie qui a déjà fait officiellement 5 millions de morts, et en réalité sans doute trois fois plus, selon de nombreux chercheurs.

Partager