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- Lutte ouvrière n°2789
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Dans les entreprises
Caddie - Bas-Rhin : les vautours font leurs affaires
L’entreprise Caddie basée à Dettwiller dans le Bas-Rhin, qui fabrique des chariots de supermarché, est une nouvelle fois en cessation de paiement.
En dix ans, de restructurations en redressements judiciaires, les effectifs bas-rhinois de l’entreprise sont passés de près de sept cents à cent quarante travailleurs. Ces derniers n’ont pas touché leur paie de décembre et sont menacés de perdre leur emploi.
L’entreprise familiale, fondée en 1928, avait fait la fortune de son patron, Raymond Joseph, et de son héritière, Alice Joseph. En 2012, dans un contexte de baisse du chiffre d’affaires, c’est la holding Altia qui avait racheté le groupe. En 2014, face aux difficultés que disaient rencontrer les patrons d’Altia, la banque publique d’investissement Bpifrance, actionnaire d’Altia à hauteur de 20 %, avait injecté 5 millions d’euros d’argent public dans la holding, avant de porter plainte contre les patrons d’Altia, soupçonnés de malversations et d’avoir en fait vidé une partie des caisses de Caddie. À l’automne 2014, Dedieu, le PDG en place avant la reprise par Altia en 2012, reprenait les rênes de l’entreprise et fondait les Ateliers Réunis Caddie. En 2016, l’entreprise voyait ses affaires aller mieux, avec des commandes venant des pays du Golfe et un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros. Flairant de bonnes opportunités, la société polonaise de fabrication de chariots de magasin Damix entrait alors au capital de Caddie à hauteur de 70 %, le PDG gardant 20 % des parts, via sa holding, Skade Management.
Aujourd’hui, le PDG argue de difficultés liées à la pandémie et à l’augmentation des prix des matières premières pour justifier une situation financière dont les travailleurs devraient nécessairement faire les frais. La réalité est que, depuis des années, patrons et parasites en tout genre se sont enrichis de bien des manières sur le dos des travailleurs de Caddie. Et c’est sur ces fortunes accumulées qu’il faudrait prendre pour maintenir les emplois.