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Dans les entreprises
Dassault Aviation : en lutte pour les salaires
Depuis début décembre des débrayages se déroulent dans les différents sites de production de Dassault Aviation.
Les négociations annuelles ont débuté avec la proposition de 1,5 % d’augmentation de salaire, soit une nouvelle perte du pouvoir d’achat. Cela été ressenti comme une provocation de Dassault, d’autant qu’elle coïncidait avec l’annonce du grand contrat conclu avec les émirats du Golfe pour la vente de 80 Rafale.
À l’usine d’Argenteuil des débrayages quasi spontanés de 100 à 200 travailleurs, en fonction du jour et de l’heure, ont eu lieu, couverts par la CGT, et même parfois par la CFDT. Dans d’autres sites, comme à Biarritz, Martignas, Mérignac, Argonay et Poitiers des débrayages ont également eu lieu à l’appel de la CGT. Depuis, la mobilisation se poursuit sur tous ces sites, avec selon les jours : blocage aux portes de l’établissement, débrayages tournants, blocage des avions destinés à être convoyés sur d’autres sites, la CGT réclamant 200 euros pour tous.
Fin décembre, la direction générale consentait 1,8 % d’augmentation générale puis, pour tenter de faire baisser la pression, une prime dite Rafale de 500 euros brut. Cela ne calmant en rien les travailleurs, elle a ajouté 500 euros de prime dite Macron le 24 décembre mais cela a surtout encouragé à continuer les actions dès la reprise de la nouvelle année. En effet celles-ci continuaient sur tous les sites à la rentrée, contre un patron dont l’arrogance devient insupportable. L’usine de Biarritz était particulièrement mobilisée. Rien n’entrait ou sortait du site, contrôlé par des grévistes majoritaires, ce qui pouvait devenir un point d’appui pour étendre la mobilisation aux autres sites.
Le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a annoncé tout récemment avoir reçu 129 commandes de Rafale ainsi que de 51 jets Falcon pour l’année 2021, un record. Autant dire que c’est le moment ou jamais pour les travailleurs d’imposer leur volonté et leurs revendications : les avions ne se feront pas sans eux !
Éric Trappier est par ailleurs, le représentant de l’UIMM, le syndicat patronal de la métallurgie. Au-delà de Dassault, il est donc garant des profits patronaux, et il veut sans doute montrer à ses semblables l’exemple de la fermeté, même si la famille Dassault a largement de quoi satisfaire les revendications. Dassault Aviation a dégagé plus de 4 milliards de bénéfices sur les dix dernières années, elle ne cédera que contrainte et poussée dans ses retranchements.
Les patrons sont solidaires contre ceux qu’ils exploitent, et le problème de la perte de pouvoir d’achat est commun à l’ensemble du monde du travail. Ceux de Dassault peuvent se trouver des alliés parmi les travailleurs des autres entreprises