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Dans les entreprises
Centrales nucléaires : à Cattenom, débrayages en série
L’été dernier, aucun réacteur de la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle ne fonctionnait. Du jamais vu ! Un seul sur les quatre a redémarré depuis, deux sont en attente et le dernier, atteint par des corrosions importantes, ne devrait pas redémarrer rapidement. La direction compte sur la mise en service de la tranche 1 et 4 pour passer l’hiver.
C’est dans ce contexte que le mécontentement sur les salaires s’exprime depuis début octobre, marqué par le débrayage spontané d’une cinquantaine de travailleurs de l’Exploitation. Depuis, de nombreux travailleurs débrayent quotidiennement.
Jeudi 6 octobre, c’est à l’appel de l’intersyndicale CGT et FO que plus de 250 travailleurs ont tenu un piquet de grève à l’entrée. Un tiers des 1 200 agents EDF étaient en grève. Dans les centrales, grève ne veut souvent pas dire grève sur la journée, certains font une heure, d’autres plus. Jeudi 13 octobre, une deuxième mobilisation avec un barrage filtrant de 200 travailleurs a de nouveau perturbé l’entrée du personnel à l’heure de la prise de poste.
La CGT réclame 200 euros, FO 5 %, ce qui, soit dit en passant, fait seulement 100 euros pour un travailleur à 2 000 euros mais 200 euros pour un salarié payé 4 000. La direction, elle, propose 3,6 % pour 2022 et 2023. Autant dire qu’elle programme la baisse des salaires. Les travailleurs mobilisés ne veulent pas entendre parler de primes mais d’une augmentation générale, même si la direction de la centrale renvoie cette demande aux négociations en cours au niveau du groupe.
Vendredi 14, de nouveau 120 agents faisaient un barrage filtrant. La direction faisait savoir de son côté que la remise en production du réacteur 1 serait décalée d’une semaine en raison de la grève.
Le même jour, les travail- leurs de la sous-traitance qui assurent le gardiennage sur le site de Cattenom, employés par Fiducial, se sont mis en grève également à l’instar de leurs camarades de Gravelines.
Ils réclament l’alignement des salaires et des primes de Fiducial sur ceux qui ont les meilleures conditions, un traitement identique pour la même prestation dans les autres centrales. Bref, à travail égal, salaire égal ! La grève de Fiducial continuait lundi 17 otobre, ralentissant l’entrée du personnel.
Aujourd’hui, près de la moitié des réacteurs du parc nucléaire (26 sur 56) sont à l’arrêt. La direction d’EDF a d’autant plus besoin de redémarrer les réacteurs que, les yeux rivés sur le cours en Bourse et les dividendes, elle n’a pas prévu comment fournir du courant électrique avec la fermeture programmée des centrales nucléaires construites dans les années 1970/80. EDF n’est plus capable de faire face à des pics de consommation, au risque de délestages.
Les travailleurs d’EDF sont essentiels, comme tous ceux qui font fonctionner la société. Alors ils veulent des augmentations de salaire, ils ne veulent pas faire les frais d’une inflation qui s’envole alors que leurs salaires sont bloqués depuis des années.