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Dans les entreprises
PSA-Stellantis : mensonge patronal en prime
« Plus le mensonge est gros, mieux il passe », voilà ce qu’est sans doute la devise de Carlos Tavares, PDG de PSA-Stellantis.
À l’occasion du Salon de l’automobile, Tavares a osé affirmer que les augmentations de salaires des travailleurs de Stellantis avaient atteint 7 % en 2022. En réalité, elles n’ont été que de 2,8 % en 2022, soit 42 euros net pour un salaire de 1 500 euros. Autant dire rien face à la flambée des prix.
Pour arriver à ce chiffre illusoire de 7 %, Tavares ajoute aux augmentations générales, trop minables par elles-mêmes, les promotions individuelles ainsi que les augmentations – individuelles aussi – liées à l’ancienneté, automatiques dans les entreprises de la métallurgie. Il compte encore la prime d’intéressement et la prime « gilets jaunes » de 1 000 euros que la direction a cédées en croyant désamorcer le mécontentement. Au contraire, le 28 septembre, les travailleurs ont réagi, dans toutes les usines du groupe, en se mettant en grève à plus de 5 000 à l’annonce de cette prime, tant cela est loin de faire le compte.
Les dernières déclarations de Tavares ont choqué. « D’où il sort ces 7 % ? » était la phrase la plus courante. Elle a fait prendre conscience à bien des travailleurs combien les patrons sont prêts à mentir devant les médias pour défendre les intérêts des actionnaires.
Tant qu’ils tiennent le haut du pavé, les patrons osent tout. Tavares en a ainsi rajouté en affirmant devant les journalistes qu’il n’était qu’un simple salarié. Avec un salaire de 19 millions par an, soit 52 000 euros par jour, samedis et dimanches compris ! Les ouvriers, eux, sont plus proches des 19 000 euros par an !
Avec leur arrogance et leurs mensonges, les patrons voudraient monter les travailleurs des autres entreprises contre les grévistes et faire passer globalement les salariés des grands groupes pour des privilégiés aux yeux des autres. Car ils craignent que les luttes actuelles encouragent au contraire l’ensemble du monde du travail à s’engager dans le bras de fer nécessaire pour obliger les patrons à payer. Et dans ce bras de fer, les contingents des grandes entreprises peuvent être un élément moteur pour tous les travailleurs.