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- Lutte ouvrière n°2868
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Leur société
Combrexelle : les présidents changent, l’appareil d’État reste
Lundi 17 juillet, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la nomination du son nouveau directeur de cabinet, Jean-Denis Combrexelle.
Sa carrière est typique de ces hommes et femmes qui composent l’appareil d’État de la bourgeoisie et, sans être élus, en assurent la continuité par-delà les péripéties politiciennes.
Après être passé au Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, il a rejoint à partir de 1999 les ministères, où les responsables dits administratifs dirigent bien souvent plus, voire à la place des ministres, la politique générale de l’État dans leur domaine d’affectation. À partir de 2001, il exercera « ses talents » au sein du ministère du Travail.
Sarkozy l’avait sélectionné en connaissance de cause, car c’est lui qui avait inspiré le CPE, promulgué par Chirac, puis annulé suite aux manifestations massives qu’il avait provoquées. C’est Combrexelle qui décidait, lors des conflits sociaux, quel délégué forte tête devait être licencié ou pas. Mais surtout c’est lui qui était en poste lors de la réforme des retraites promulguée en 2010, et qui a commencé à vouloir détricoter le Code du travail. Cette action a pris sa pleine puissance sous Hollande, qui l’a confirmé dans ses fonctions. Combrexelle a pu ainsi se faire le maître d’œuvre des lois El Khomri, qui ont réduit les droits des travailleurs de contester la politique des patrons. C’est donc logiquement qu’il a été nommé directeur de cabinet de la Première ministre, après avoir été celui du ministre de la Justice.
La bourgeoisie possède des milliers d’hommes et de femmes qui constituent le personnel de son appareil d’État. Et c’est cet appareil, absolument irréformable, qu’il faudra bien mettre à plat et détruire, si le monde du travail veut faire prévaloir ses intérêts.