Dassault – Argenteuil : la santé des profits d’abord25/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2882.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dassault – Argenteuil : la santé des profits d’abord

À la suite du dépôt de la déclaration d’un danger grave et imminent (DGI) par le syndicat CGT, l’usine d’Argenteuil de Dassault Aviation vient d’être passée en revue par l’inspection du travail.

Le point de départ était le ponçage, parfois au beau milieu de l’atelier, de revêtements d’avions, alors que cette opération nécessite un équipement et une isolation spécifiques. La direction fait aussi souvent appel à des travailleurs intérimaires pour l’effectuer. Après ce signalement, l’inspection du travail a fait le tour de l’usine et a pu ainsi découvrir, bien cachés dans un recoin, des dépôts d’amiante venant de travaux datant de plusieurs mois. S’il est difficile aujourd’hui de savoir si ces travaux ont été faits sous un confinement pourtant indispensable, les travailleurs se souviennent que leurs camarades de l’entreprise responsable du déconfinement partageaient les mêmes vestiaires qu’eux et y venaient avec leurs vêtements de travail souillés, notamment pour s’y doucher. Question confinement, c’est non seulement raté, mais lourd de menaces pour tous.

Par ailleurs, la direction est incapable de fournie les dates de révision réglementaire des équipements de sécurité des machines.Elle a depuis des années réduit l’effectif du service d’entretien au point que ce service, le MIG, est aujourd’hui une coquille vide sans effectifs ni ressources. Pour mémoire, Dassault Aviation affichait une trésorerie record de près de 10 milliards en 2022 et 250 millions de dividendes versés aux actionnaires, soit largement de quoi payer les salariés qui seraient indispensables !

Les travailleurs viennent à l’usine pour gagner leur vie, pas pour s’y bousiller la santé, alors ce DGI n’aura donc pas été inutile. Si la direction de l’usine est évidemment bien plus au service des actionnaires qu’à l’écoute de l’inspection du travail, ce DGI aura permis de mettre en lumière le je-m’en-foutisme de Dassault quant à la santé des salariés et la nécessité d’imposer de véritables conditions de sécurité pour tous.

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