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- Lutte ouvrière n°2882
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Leur société
Découverts : un racket des banques
D’après la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), près de 25 % des banques facturent des frais plus importants que prévu par la loi, pour ce qu’elles appellent des « incidents bancaires » : découverts non autorisés, chèques sans provision, etc.
Les banques agissent en dehors de la loi, alors que la réglementation n’est pourtant pas très contraignante. Et les banques françaises appliquent en toute légalité des tarifs trois fois supérieurs à ceux pratiqués en Belgique et dix-sept fois plus élevés qu’en Allemagne !
Pour ces prédateurs, c’est un moyen de se faire de l’argent facile sur la misère des travailleurs, au point que cela leur a rapporté plus de 1,8 milliard d’euros en 2020 selon l’association UFC – Que choisir.
Les banques imposent des frais faramineux, pouvant monter jusqu’à 16 euros pour un découvert d’un euro pendant une journée. Elles se sucrent aussi sur les « commissions d’intervention » qu’elles perçoivent lorsqu’elles acceptent une opération de débit qui place le compte dans le rouge. Certes, ces commissions sont un peu limitées par la loi : au maximum, huit euros par opération et 80 euros par mois. Mais bien entendu, la plupart des banques appliquent ce maximum et certaines n’hésitent pas à le dépasser, comme vient de le dénoncer la DGCCRF.
Beaucoup font aussi payer en toute légalité des frais de 30 euros pour des chèques sans provision de moins de… 50 euros. Elles facturent également parfois 15 euros le courrier envoyé pour prévenir le client qu’il n’a pas assez d’argent sur son compte : à croire qu’il est écrit sur du parchemin !
Comble du comble, l’explosion actuelle des prix et de la pauvreté qui l’accompagne est une occasion supplémentaire pour ces vautours d’intensifier leur racket. Le montant des découverts non autorisés a ainsi augmenté de plus de 10 % en un an et plus d’un Français sur trois s’est retrouvé dans cette situation.
Après avoir siphonné les économies des classes populaires en figurant parmi les principaux responsables de la hausse des prix, les banques les volent donc une deuxième fois sur leurs découverts. La seule chose qu’elles n’auront pas volée est une explosion de colère.