Dans les grandes villes, les élections municipales de mars prochain ne sont qu'en apparence des élections locales. Bien sûr, le poste de maire est dans ces villes l'objet de bien des convoitises. Parce qu'il compte dans une carrière de politicien, et aussi parce que la mairie fait partie de ces institutions qui peuvent faire des cadeaux au patronat local : à travers la concession de la distribution de l'eau, du ramassage des ordures, des transports publics ou des cantines scolaires, comme à travers la distribution de subventions ou la mise à la disposition des grandes entreprises de terrains viabilisés à bas prix. Mais pour les grands partis de droite ou de gauche, il s'agit avant tout de la préparation des élections législatives et présidentielles de 2002, bien plus importantes encore pour tous ces gens dont l'unique ambition est de gérer les affaires de la bourgeoisie.
Droite et gauche gouvernementale polémiquent d'ailleurs bien plus sur un problème général, celui de l'insécurité, que sur les problèmes de gestion municipale proprement dits. Mais quand les uns et les autres vantent leurs efforts ou leur programme en ce domaine, ils sont aussi hypocrites les uns que les autres, parce qu'ils sont au même titre responsables de cette insécurité.