Depuis que les deux duettistes Jospin et Chirac, qui se disputent le fauteuil présidentiel, sont entrés officiellement en campagne, ils ont entonné la même rengaine.
L'un, Chirac, promet que, s'il est élu, il réduira les impôts sur le revenu d'un tiers sur cinq ans. En admettant même qu'il tienne cette promesse, ce qui n'est pas dit, il oublie de préciser que l'impôt sur le revenu ne représente que moins de 20 % des impôts récupérés par l'Etat, et que la moitié des contribuables ne le payent pas, non pas parce qu'ils bénéficient d'un régime de faveur, mais parce que leurs revenus sont insuffisants pour être imposables. Pour ceux-là cette mesure sera sans effet. Les riches, par contre, en seraient les principaux bénéficiaires car cette baisse, s'appliquant aux tranches supérieures de cet impôt, leur procurerait une remise bien plus grande que celle d'un contribuable du bas de l'échelle. Mais surtout, ce que Chirac ne dit pas, c'est que le plus gros des recettes fiscales de l'Etat provient de l'impôt indirect, comme la TVA ou l'impôt sur le carburant, que tous, riches et pauvres, payent, qu'ils soient milliardaires ou salariés, chômeurs, retraités, Rmistes, en tant que consommateurs. Impôt injuste s'il en est puisqu'il pèse bien plus, proportionnellement, sur les pauvres que sur les riches.