L'élargissement de l'Union européenne de 15 à 25 pays doit entrer en application le 1er mai. Que diminue le morcellement de l'Europe, on pourrait s'en réjouir. Ce qu'on appelle l'Europe n'est même pas un véritable continent mais l'extrémité ouest d'un même continent qui comprend l'Europe et l'Asie. Pourtant, sur ce territoire à peine plus grand en surface que celui des seuls États-Unis, coexistent aujourd'hui 40 États, plus les mini-États d'opérette, Monaco, le Vatican, San Marin, Andorre et le Lichtenstein.
Mais c'est la partie la plus anciennement industrialisée de la planète et une région où se sont accumulées les richesses tirées du travail de ses propres classes laborieuses mais aussi du pillage de la planète entière. C'est encore un continent dominé par la rivalité entre grandes puissances impérialistes, principalement la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, rivalité qui a conduit à deux guerres mondiales au siècle dernier. Aucune de ces grandes puissances n'ayant pu imposer sa loi aux autres et unifier le continent sous sa domination, leurs classes possédantes ont fini par s'entendre pour créer un marché plus élargi que leurs marchés nationaux étriqués. Leurs grands patrons respectifs en avaient besoin pour faire face, dans la compétition internationale, à leurs rivaux américains ou japonais.