Au lendemain des élections américaines, il semblait probable que Bush soit élu comme nouveau président des États-Unis, même s'il était possible que, comme lors de l'élection précédente, en 2000, les bulletins de vote soient encore comptés et recomptés et que le résultat donne lieu à contestation dans les jours à venir.
Cette élection a été présentée comme une "élection historique" et, pour certains journaux, son enjeu serait "planétaire". Mais peut-on imaginer que la bourgeoisie américaine, la plus puissante du monde, que les grands groupes industriels et financiers qui dominent le pays et finalement le monde entier jouent l'avenir politique sur un coup de dé électoral? En réalité, une multitude de filtres existent, pour présélectionner les candidats et ne laisser concourir, le jour J, que ceux qui conviennent aux grands possédants, qui détiennent la réalité du pouvoir. Le filtre des appareils des deux grands partis, le Parti républicain et le Parti démocrate, le filtre des grandes chaînes de télévision et des grands groupes de presse, c'est-à-dire de leurs propriétaires. Le filtre surtout de l'argent. Le prix de la campagne est à la mesure de l'immensité du pays et, avant que les bulletins de vote tranchent entre les concurrents, ce sont les chèques des donateurs qui décident qui a le droit de concourir.