Constatant le succès de la journée de manifestations et de grèves du 10 mars, Raffarin propose "l'ouverture de négociations dans la Fonction publique". Quant au secteur privé, il propose "une relance de la participation et de l'intéressement des salariés", "pour répartir les fruits de la croissance", dit-il.
Mais les travailleurs ne se contenteront pas de mots creux car les manifestations du 10 mars ont exprimé un mécontentement réel et fondé. Depuis des années, la "répartition des fruits de la croissance" est tout pour les patrons et pour les actionnaires, et rien pour les travailleurs. Pire: les profits gigantesques, dont les patrons des grandes entreprises se vantent auprès de leurs actionnaires, sont réalisés sur le dos des travailleurs par une exploitation de plus en plus dure. Les travailleurs le sentent dans leurs muscles, dans leurs nerfs, par l'usure de leur santé, par la fatigue de journées trop longues. Ils le voient aussi en regardant leur feuille de paie. Si les profits sont élevés, c'est parce qu'on écrase de plus en plus le monde du travail, parce que les salaires sont trop bas, même quand on a un emploi stable, parce que les horaires ont été rendus flexibles et sont imposés au gré des fluctuations du marché, parce que les emplois stables sont remplacés par des emplois précaires: intérim, CDD, temps partiel non choisi.