Lundi soir 14 novembre, dans sa déclaration télévisée, Chirac n'a pas lésiné sur les grands mots, invoquant les "valeurs de la République", "la justice, la fraternité, la générosité". C'est évidemment plus facile de parler de "générosité" et de condamner en paroles les discriminations, que de libérer les fonds qui seraient nécessaires à l'Éducation nationale pour donner à tous les jeunes des banlieues un véritable accès aux connaissances, à la culture. Surtout quand on préside un régime qui préfère multiplier les cadeaux aux plus riches que donner aux services publics les moyens de fonctionner correctement.
Mais il est vrai qu'en ce qui concerne les responsabilités dans la situation présente, Chirac n'a trouvé qu'à condamner la prétendue démission des parents, menaçant de sanctions ceux qui ne prendraient pas "toutes leurs responsabilités". C'est se moquer du monde, quand on applique une politique qui dans tous les domaines (logements insuffisants et insalubres, extension du travail de nuit et du week-end) rend de plus en plus difficile la vie de famille de milliers de travailleuses et de travailleurs. Et ce n'est certainement pas en proclamant, comme il l'a fait, qu'il "faut être strict dans l'application des règles du regroupement familial" qu'on permettra aux parents immigrés de mieux pouvoir s'occuper de leurs enfants!