Alors que les ministres s'époumonent à chanter sur l'air de Tout va très bien, madame la marquise que la crise est en train de se terminer, le démenti est venu de l'annonce de la quasi-faillite d'un État et surtout de la panique que cela a suscité dans toutes les Bourses du monde. C'est que Dubaï, l'État menacé de faillite, a beau être minuscule, il n'en passe pas moins pour un des plus riches du monde. Son émir, qui considère son pays comme sa propriété privée, est aussi un homme d'affaires avisé qui a su compenser le manque de pétrole de son pays par d'heureuses spéculations immobilières en Grande-Bretagne.
Dubaï est donc un de ces États auxquels les banquiers du monde entier prêtaient volontiers de l'argent, y compris pour des investissements aussi fantaisistes que la construction de la plus haute tour du monde, près de trois fois la tour Eiffel, une île artificielle ou des hôtels de grand luxe avec vue directe sur la faune sous-marine, une piste de ski ainsi qu'un canal pour yachts de plaisance en plein désert ! C'est tout l'État qui vire au Disneyland pour attirer des touristes et de riches désoeuvrés ayant assez d'argent pour se payer une de ces luxueuses villas qui ont poussé comme des champignons, entraînant une spéculation immobilière lucrative.