Pendant que les manifestations continuent en Égypte, les milieux dirigeants de ce pays et l'armée, en collaboration avec les États-Unis, viennent de donner un avant-goût de ce qu'ils appellent la « transition démocratique ». Des tractations ont été publiquement engagées entre le pouvoir représenté par le vice-président, chef des services de renseignement et bras droit de Moubarak, et l'opposition, dont les Frères musulmans, une organisation réactionnaire qui utilise la religion.
Le dictateur Moubarak, dont les manifestants réclament le départ, occupe toujours le palais présidentiel, même s'il a été mis sur la touche sous la pression des États-Unis. Oh, non pas par souci démocratique : faut-il rappeler que, si Moubarak a pu régner en dictateur pendant trente ans, c'est avec le soutien de toutes les grandes puissances ? Mais les dictateurs ne servent aux possédants de l'intérieur et de l'extérieur que tant qu'ils parviennent à tenir leurs peuples. Le mouvement de contestation qui dure montre que Moubarak n'est plus en situation de jouer son rôle. Les États-Unis ont, du coup, pris leurs distances et s'efforcent de mettre en place une autre équipe, qui soit capable de calmer la colère et de rétablir l'ordre.